Visite de Restor - AID Bw Val de Senne - Parfums du Monde: 04/10/2018

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Restor

Le rendez-vous était fixé ce jour chez R.app.el, rebaptisé Restor suite à la fusion avec la Ressourcerie de la Dyle. Le bâtiment se situe rue de l’Atelier n°15 à Tubize, sur l’ancien site de Fabelta ; de gros travaux ont été réalisés. La fusion par absorption des deux entreprises permet le développement de nouveaux projets. Le nom « Restor » utilisé au niveau commercial permet de s’inscrire dans le paysage.

Mathieu Bonaventure nous explique le circuit des objets à recycler. De gros camions arrivent des parcs à containers et déchargent les objets : petits électro, télévisions, frigos, lave-linges. Les « gros électro » sont traités différemment. Le méthane est un gaz à effet de serre, on ne peut plus les enfouir. Ces objets contiennent des condensateurs, des métaux lourds. Une sélection s’opère sur les marques car à partir de plusieurs appareils, on en reconstitue un seul. Chaque machine est tracée. Un protocole de différents tests a été établi. Les différents postes de travail sont spécialisés, mais chacun est polyvalent.

Des collectes d’objets « réemployables » sont organisées en, sur demande, à domicile à l’aide d’un petit camion. Certaines communes (8 communes sur les 27 de la province du Bw + Braine-le-Comte) ont signé une convention (Court-Saint-Etienne, Wavre, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Walhain, Genappe, Rixensart…). Le particulier appelle directement Restor qui envoie sa facture à la commune ; seule condition : 25% des objets doit être réutilisable. En effet, l’objectif est de maximiser le réemploi et de concentrer les flux.

De plus, Restor est une entreprise dite sociale : l’objectif est la réinsertion en créant un maximum d’emploi. En effet, 20 personnes travaillent sur fonds propre et 10 sous contrat Art60. Cette fonction exige pourtant des qualifications et l’apprentissage est long. Tous les bénéfices sont réinvestis dans l’entreprise. En démarrant d’autres activités, le chiffre d’affaire peut augmenter, et de ce fait les bénéfices également. 10 travailleurs possèdent des parts dans la coopérative. De ce fait, les décisions appartiennent aux travailleurs.

L’entreprise a besoin de profils ciblés : chauffeurs, collecteurs, valoristes. Le métier de valoriste évolue et est au centre du développement durable. Or, il y a 8 ans, le mot « valoriste » n’existait pas. Aujourd’hui, c’est une « formation qualifiante » ; la professionnalisation du métier est un enjeu majeur. La formation « chauffeur poids lourd » coûte 3000€ mais est rapidement amortie pour l’entreprise qui accepte de la financer. Elle peut être organisée avec la fédération en collaboration avec la Commission paritaire. L’engagement fait souvent suite à un Art 60. Le Misip est également utilisé pour un public éloigné de l’emploi pour lequel « être prêt à l’emploi » est parfois très compliqué.

Aujourd’hui, certains professionnels dans les marchés publics demandent des objets de seconde main en bois massif. Le particulier peut apporter lui-même ses objets, un devis pour la réparation sera réalisé.

Restor a conclu un marché public avec les parcs à containers. Les objets sont envoyés vers l’économie sociale. Certains flux sont sous-traités. En revanche, le textile est géré par le privé.

Le livre est soit vendu en boutique soit envoyé vers Recyclivre lié à l’économie sociale wallonne. Chaque filière possède son schéma de valorisation (jusqu’à l’exportation). Les objets sont triés pour correspondre à la demande via un programme informatique qui permet de mesurer directement la demande en ligne. Un livre jeté connaît encore 4 ou 5 vies en fonction de sa fibre. Chaque flux possède son échelle de valeur. Les flux sont fort variables en fonction des moments de l’année (soldes, déménagements, …). Le rapport est nul pour le livre, positif pour l’électro, négatif pour le textile. Pour le tri des objets, de nombreux critères sont à respecter. Des liens sont établis avec d’autres partenaires, tels le Bric, les Petits Riens, etc. Des réunions de concertation portent sur les normes de vente ou sur divers projets tels la création d’une fête de la récup.

Un accès du magasin se fera rue de Tubize. Restor souhaiterait ouvrir les collectes à d’autres communes, posséder plus de containers, leurs propres infrastructures. Un étage d’une même surface peut accueillir du mobilier. Restor a le projet de développer des contrats avec des entreprises qui souhaitent renouveler leur mobilier (la boîte du réemploi).

Les clients sont surtout des familles monoparentales, des personnes âgées. L’existence de ce type d’entreprise est une priorité.

AID Bw EFT (« Val de Senne ») – Filière valoriste – « VALOR »

Nous sommes accueillis par Donatienne Hargot, coordinatrice pédagogique de la filière Valoriste, active depuis 10 ans. L’AID Bw EFT est un CISP subsidié par la RW et qui développe des formations en menuiserie, rénovation classique, valoriste et aide-ménagère (DEFI avec un stage en entreprise). L’EFT vise l’apprentissage par le travail.

L’activité vise la récupération et la transformation de matières (déchets) pour en faire de nouveaux objets qui apporte de la valeur ; on peut parler de gestion créative des déchets. Par exemple, ils récupèrent des palettes pour ensuite les poncer, les traiter, les vernir, les façonner, les assembler etc. Le centre appelle également des menuiseries pour récupérer et valoriser, traiter les déchets afin de créer du mobilier beau et utile. Cette transformation de l’objet s’apparente à celui de la personne qui, en marge de la société, va être amenée le plus loin possible pour être « valorisée ». Tenir un stand, comme ce fut le cas au festival « Maintenant » induit un impact direct sur la personne qui peut être fière de ce qui est fait et se diriger ainsi vers l’insertion socio-professionnelle. La filière recèle une finalité sociale et écologique.

La demande est croissante ; l’offre de formation s’adapte aux besoins, au contexte socio-économique. Le travail comporte un volet sensibilisation au coût environnemental, au « consommer autrement », au traitement des déchets.

Les stagiaires suivent la formation pendant 12 mois, à temps plein. Au départ, ils débutent sans aucune compétence, mais la motivation et le fait d’avoir un projet sont essentiels. Le demandeur d’emploi doit avoir plus de 18 ans et posséder au maximum le CESI (excepté dérogation). L’objectif de la formation est de les amener le plus loin possible et de travailler parallèlement le projet professionnel à partir de la production et de l’apprentissage par le travail à destination d’un client. Cette pression supplémentaire rend la formation plus proche du travail réel en entreprise, des exigences en termes de délais et de qualité. On apprend en « faisant ». Mais, la filière n’est pas économiquement viable, elle survit grâce aux subsides.

Les CCI doivent demander une dispense pour suivre la formation. 6 stagiaires suivent la formation ; les entrées sont permanentes. Le PIF (programme individualisé de formation) permet de préciser le projet de la personne et d’envisager en interne, sur base de l’évolution des compétences, de changer de groupe, par exemple, aller vers l’écoconstruction (isolation écologique) …

Le travail du bois est compliqué mais il apporte un volet formatif comportant un travail sur les compétences transversales. Un stage d’acculturation est prévu en début et en fin de formation. Ces stages permettent de découvrir les différentes réalités du métier. Certains stagiaires vont ensuite à la Mire Bw pour suivre la formation de gestionnaire des parcs à containers. Une attestation de fin de formation est remise. L’AID Bw EFT souhaiterait pouvoir devenir Centre de Validation des Compétences. Le suivi des stagiaires post-formation est toujours difficile, en effet, les situations changent rapidement en 6 mois. Un réseau actif d’entreprises partenaires est essentiel. De plus, un travail est réalisé sur base des offres d’emploi. Le centre souhaite développer des collaborations, par exemple, comme c’est le cas avec un designer qui apporte la sensibilité au « beau » en constituant une matériauthèque (matières premières récupérées) afin d’aller y puiser des objets pour leur donner une seconde vie.

Un volet du travail est réalisé en prison. Ce projet continue jusque fin décembre. L’impact de ce type d’investissement va au-delà, cela donne réellement du sens. Cette formation est un tremplin : il faut réapprendre à être à l’heure, écouter des consignes… La transformation est humaine. Le projet est intégré, on constate un réel impact sur la personne.

Il y a un pourcentage d’abandons, même s’ils sont relativement rares. Travailler avec un public éloigné de l’emploi comporte des « risques ». Dans ce cas, malgré le suivi, le mieux est de proposer une sortie positive vers une autre formation. Les stagiaires n’ont pas de contrat F70bis Forem car la formation se fait en EFT. En cas de fin de formation, un document C98 prévient de la fin de formation. Certains ont connu des mois, des années d’inactivité, sont touchés par les assuétudes. L’accompagnement psychopédagogique permet de lever les freins. C’est difficile, surtout avec les ex-détenus. La réinsertion est très compliquée car elle comporte une mise en confiance avec la société. L’idéal est de commencer ce travail en prison. La structure est maintenue et perdure à la sortie de prison.

Le catalogue en ligne est une source d’inspiration. L’AID Bw EFT participe au salon Récupère à Namur, souhaite proposer des ateliers pour tout public et travaille sur demande des communes (par exemple, a réalisé des caissons pour la fête des pommes à Louvain-la-Neuve). Chaque pièce réalisée à partir de la récupération est unique. Les idées ne manquent pas, par exemple, récupérer des vieux vélos, de vieux pianos à la demande d’un designer, fabriquer des transats avec des vieux jeans…

Parfums du Monde – repas et présentation de la formation Commis de salle et commis de cuisine

Après un délicieux repas pris en toute convivialité, Sandrine Hendrickx, coordinatrice du centre de formation nous présente l’organisation. Trois professeurs encadrent les stagiaires en salle, en cuisine et durant les stages. Les élèves sont également suivis par d’autres professeurs puisqu’ils sont 15 jours par mois en cours. La formation dure 10 mois et existe depuis 2004. Le restaurant est depuis peu situé rue de Mons, en plein centre de la ville de Tubize. Il accueille 30 à 40 clients par jour, cela signifie qu’il est souvent complet. Les stagiaires trouvent de l’emploi dans la restauration de collectivité ou en restauration pour les maisons de repos. Ceci est bénéfique pour les stagiaires qui souhaitent des horaires de travail compatibles avec la vie de famille.

Les stagiaires sont envoyés en stage pendant 4 à 8 semaines. Depuis juin, 7 stagiaires sur les 20 sont déjà engagés. Des entrées permanentes sont possibles. Les stagiaires sont souvent accompagnés jusqu’au contrat de travail. La situation personnelle de la personne est prise en compte. La moitié des stagiaires sont en salle et ensuite basculent en cuisine. L’examen de validation des compétences est possible.

La journée se termine avec beaucoup d’informations intéressantes, d’échanges constructifs, et surtout une admiration pour le travail accompli par des formateurs, coordinateurs, ainsi que pour les stagiaires motivés, en route vers l’insertion socio-professionnelle. Félicitations !

 

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